À la famine, à la maladie et à la guerre

http://fr.wikipedia.org/wiki/Croissance_d%C3%A9mographique#Accroissement_d.C3.A9mographique.2C_environnement_et_d.C3.A9veloppement_soutenable
L’accroissement démographique est selon l’ONU le « principal facteur à l’origine de l’augmentation des besoins alimentaires ». Source de pression croissante sur les ressources naturelles difficilement, couteusement ou lentement renouvelables, il doit – toujours selon l’ONU – être maîtrisé pour assurer un développement durable, qui nécessite sécurité alimentaire et stabilité politique. La stabilisation rapide de la population mondiale est une condition de la sécurité alimentaire durable

Essayons de nous représenter ce qui se passera une fois qu’il n’y aura plus assez de terres arables pour nourrir tout le monde. Ce n’est plus une minorité d’affamés qu’il faudra tenir en laisse, mais la majorité des occupants de la planète… Et lorsqu’on n’a plus rien à manger, et que des voisins mieux lotis mangent encore à leur aise, que va-t-il se passer ?

Les nations les mieux pourvues vont-elles partager leurs ressources pour revigorer ceux qui pourraient bientôt les envahir ? Les plus cachectiques vont-ils rester là à considérer les autres dans l’extase d’une mort acceptée et bénie du Seigneur ? Certainement pas. Une fois passées les premières phases de charité et de solidarité, ce sont bien évidemment les facettes les plus animales de l’être humain qui vont prendre le dessus.

On assistera d’abord à des expéditions de rapines de petite envergure, encore punies par les forces de l’ordre. Puis devant la souffrance de leurs compatriotes, les agents et soldats refuseront d’intervenir, rongés par la honte de contraindre les moins favorisés à mourir de faim. Pour conserver la haute main sur les citoyens, les gouvernements devront céder aux volontés des masses et tenter de s’approprier par la force les ressources que les autres gouvernements leur refuseront afin de protéger leurs propres gouvernés.

Pendant ce temps, la dénutrition progressera sournoisement. Il faudra inventer des substituts aux aliments manquants, comme la sciure de bois qu’on mettait dans le pain lors de la dernière guerre. Avec la chimie moderne, on trouvera sans doute pire et plus polluant. Les organismes minés et carencés résisteront de plus en plus mal aux germes, qui se répandront d’autant mieux que le désordre social entravera les mesures d’hygiène. Dans de nombreuses régions, le manque d’eau potable multipliera les cas de typhus, de choléra et autres pestes envahissant les organismes affaiblis.

Pour sauver leurs nationaux, et sous la pression de la psychose qui s’emparera des foules, certains gouvernements n’auront plus d’autres recours que de partir en guerre, afin de se procurer un minimum de vivres. Malheureusement, la guerre est contagieuse. Il se trouve toujours soit des amis pour vous soutenir, soit des ennemis pour vous combattre. De proche en proche, on peut s’attendre à ce que toute la planète s’embrase. Les clivages religieux ou politiques s’ajoutant aux injustices alimentaires, le gaspillage de ressources et le pillage des terres restantes signeront le tableau…

Un tableau pessimiste, sans doute, mais que rien ne permet d’exclure si l’on ne voit pas les mentalités changer à temps. C’est là le déroulement logique et prévisible de l’accroissement des besoins et des empreintes écologiques individuelles, imparable de par le cheminement obligé vers le progrès et la consommation.

Pas d’autre espoir d’enrayer la machine infernale qu’une prise de conscience générale. Il n’y a pas d’autre solution.

Mais une telle prise de conscience n’est possible que s’il y a de quoi la motiver. Faire simplement le constat d’une situation désespérée n’est pas suffisant. Cela peut tout au plus réveiller quelques idéalistes, mais en même temps les forces égoïstes et violentes qui sommeillent chez les autres. Une véritable prise de conscience, face à l’imminence d’une catastrophe, exige une vision claire de ses causes.

Or, actuellement, nos scientifiques sont incapables de nous dire quelles sont les causes profondes, tant de l’avènement de l’hyperconsommation, que de l’explosion démographique. Les deux phénomènes remontent à environ deux millénaires, le progrès industriel moderne s’inscrivant comme un symptôme, ou comme un catalyseur plutôt que comme une cause de la maladie.

Le pari de l’écogénétique humaine est de réunir les esprits non conformistes capables de remettre fondamentalement en question le système actuel de consommation, de prolifération et d’occultation qui nous conduit au naufrage. Il faut à tout prix rechercher activement les causes premières du processus.

On ne change pas la trajectoire d’un véhicule sans avoir en main les leviers de commande, qui donnent accès aux parties les plus cachées du système de direction, du moteur, de la boîte à vitesse, de l’éclairage… Ces leviers sont en l’occurrence l’accès aux mécanismes fondamentaux de l’évolution actuelle.

Une fois ces mécanismes connus, on pourra d’une part comprendre les raisons exactes qui ont poussé l’humanité à s’engager sur un chemin sans retour, de là changer les mentalités, et surtout savoir que faire pour prendre à grande échelle le virage indispensable…