A priori comme infinies et inépuisables
Il y a peu, le monde entier, industriels en tête, n’avait aucune conscience de la limitation des ressources offertes par la planète. Celle-ci, avec ses immenses continents, ses océans sans fin et la masse énorme de son atmosphère, semblait une source inépuisable par rapport à la petitesse de l’homme.
Les choses ont évolué dans les dernières décennies grâce au travail des scientifiques et des milieux écologistes, et aussi grâce aux médias : tout le monde sait maintenant que la planète est limitée, que l’homme est capable de polluer toute l’atmosphère jusqu’à la couche d’ozone, de provoquer des effets de serre capables de désorganiser les températures sur tout le globe, de mazouter des côtes entières suite au naufrage d’un seul tanker, de déverser dans les océans des masses de plastique capables de former un nouveau continent (le Vortex, en plein Pacifique, déjà grand comme dix fois la France !), de dégrader les eaux souterraines, de transformer les plus belles forêts en gigantesques déserts stériles…
Chacun semble conscient de cette finitude, mais est-ce que cela suffira pour freiner sérieusement les comportements nocifs ? S’agit-il d’une véritable prise de conscience, capable de faire changer les comportements à long terme, de nous faire ressentir en profondeur les limites d’une petite sphère de douze mille kilomètres de diamètre, et d’une couche de vernis écologique que nous appliquons pour nous donner bonne conscience ?
L’individu, lorsqu’il ne se sent pas observé, continue généralement à penser que son action, en soi minime, ne changera pas grand-chose à la situation. Pire que cela, les grandes industries pétrolières se réjouissent ouvertement de la découverte de gigantesques réserves de méthane, suffisantes pour remplacer le pétrole sur plus d’un siècle, clament que le gaz naturel est moins polluant, et font radicalement l’impasse sur les conséquences sur le réchauffement climatique.
Il saute aux yeux que la prise de conscience écologique telle qu’elle se fait actuellement ne suffira pas à enrayer la spirale. Une réelle prise de conscience ne peut s’accomplir qu’en remontant aux causes réelles du phénomène. Donc en s’interrogeant sur le fonctionnement du psychisme humain et de ses éventuels dysfonctionnements…