à un vrai ou un faux besoin
Comment distinguer un faux d’un vrai besoin ?
Pour certains, tout serait déterminé par la culture : nos habitudes et notre éducation engendreraient nos besoins d’hommes civilisés, mis à part quelques besoins purement biologiques.
L’écogénétique humaine n’exclut pas le rôle majeur de la culture dans la mise en place de tout ce que nous ressentons comme des besoins. Elle attire l’attention sur le fait que la culture peut correspondre ou non aux potentialités innées propres à la nature humaine, et que les besoins induits par cette culture peuvent eux aussi être conformes ou étrangers à notre nature réelle.
Exemple : une personne qui s’habitue à consommer une certaine drogue, comme un enfant né dans une famille de fumeurs, s’habituera très tôt aux odeurs de tabac, voire à l’effet de la nicotine présente dans les atmosphères enfumées. Il aura plus de chances de devenir à son tour dépendant du tabac, d’autant plus profondément qu’il aura commencé plus jeune. Il s’agit pourtant manifestement d’un faux besoin : il aurait vécu tout aussi bien sans fumer, n’aurait pas risqué les mêmes cancers du poumon ni les mêmes maladies cardiovasculaires, et n’aurait pas pollué son entourage en lui faisant courir le même type de risques. Il y a encore quelques décennies, la cigarette était pourtant une marque de supériorité (elle l’est encore chez de nombreux jeunes, malheureusement), on l’associait aux artistes, aux philosophes, aux acteurs de cinéma…
Seule l’approche scientifique a permis de révéler sa nocivité à long terme, et finalement de pousser les politiques à prendre des mesures visant à réduire cette cause de mortalité. Auparavant, les fumeurs ressentaient le tabagisme comme un droit, comme une liberté, et s’y adonnaient sans réserve. Bon nombre de nos habitudes pourraient répondre au même schéma : nous les prenons pour des besoins propres à notre nature, ou pour autant de droits inaliénables. Ou, tout simplement, nous ne nous posons pas de questions à leur sujet, alors même qu’elles ont des conséquences nocives sur notre organisme et sur l’environnement.
L’écogénétique humaine propose de recourir à une approche scientifique objective de manière à discerner dans nos différents besoins, habitudes, conditionnements et croyances, ce qui relève soit de vrais soit de faux besoins. Cette distinction est nécessaire si l’on veut poser le problème du respect de l’environnement et de notre propre santé sur une base solide, libérée des stéréotypes propres à notre culture et contraires à la nature…