Agriculture
Les nuisances de l’agriculture extensive sont aujourd’hui évidentes. Personne n’oserait les nier. Ses partisans n’ont d’autre recours que d’invoquer la nécessité d’augmenter les rendements pour nourrir une humanité de plus en plus nombreuse. C’est-à-dire de foncer plus avant dans l’impasse où le monde s’est déjà engagé…
Les partisans d’une agriculture respectueuse de l’environnement clament exactement le contraire. Il faut sortir aussi vite du cercle vicieux des engrais chimiques et des pesticides pour retourner à des méthodes de culture qui préservent ce qui reste d’environnement. Éviter aussi la mécanisation à outrance afin de sortir de l’impasse du pétrole pour le jour où il n’y en aura plus, et du puits sans fond des emprunts bancaires pourvoyeurs de faillites et de crises économiques.
Entre les deux clans, le courant ne passe pas. Les énormes intérêts qui sont en jeu rendent les échanges difficiles. On ne peut guère se fier aux affirmations des uns et des autres en ce qui concerne les rendements. Le passage intégral au bio ferait-il réellement tomber la production agricole mondiale en-dessous des chiffres nécessaires pour nourrir l’humanité ? L’argument étant au centre des litiges, on ne sait qui croire.
La question qui nous intéresse ici est en fait indépendante de ces considérations. Quelles que soient les méthodes de culture adoptées, il y aura une certaine limite au rendement agricole mondial global. Ce rendement maximum permettra de nourrir un nombre donné d’individus, quel que soit le type d’alimentation choisi. Si la courbe démographique continue de s’envoler, ce seuil sera dépassé un jour ou l’autre. Mathématiquement.
L’érosion des sols, le pompage effréné des nappes phréatiques, la pollution, la salinisation et l’appauvrissement des terres ne font qu’accélérer cet instant fatal. La culture biologique l’éloigner du point de vue de la dégradation des terres, mais le rapprocher si ses rendements sont moindres.
Quoi qu’il advienne, on voit immédiatement que la limitation de la population mondiale est une condition imparable pour la survie de l’humanité. Tout ce qui peut améliorer la situation doit être entrepris, mais ce serait une grave erreur de négliger pour autant le problème démographique. Et celui-ci ne se réglera que si l’on en connaît tous les ressorts, y compris les implications des comportements sexuels courants et leurs causes profondes.