Les conceptions accidentelles sont statistiquement inévitables
Pour la clarté du raisonnement, nous devons considérer séparément les rapports protégés et les rapports non protégés. Les seconds ont évidemment une incidence immédiate sur la probabilité de fécondation. Mais les rapports protégés ne peuvent pas être mis hors de cause, pour la simple raison qu’aucun des moyens contraceptifs n’est sûr à 100 %. Une certaine proportion d’entre eux conduisent, contre la volonté des protagonistes, à des fécondations inopinées. Les chiffres donnés par différentes enquêtes indiquent une fourchette de 20 à 40 %.
Le nombre d’enfants non désirés est diminué par l’effet des interruptions volontaires de grossesses. Mais la majorité des gestations arrivent à terme, voire la totalité dans les pays hostiles à l’avortement. Par ailleurs, nombreuses sont encore les régions du monde où les moyens contraceptifs sont difficilement accessibles. Sans compter la répugnance qu’ils inspirent à certains individus, notamment parmi les jeunes.
Nous devons dès lors prendre en compte, à l’échelle planétaire, et au-delà de toute considération éthique, un lien irréfragable entre fréquence des rapports sexuels avec pénétration (protégés ou non) et taux de naissance. Or, la fréquence de ces rapports dépend de la manière dont la sexualité est vécue dans une société donnée. Entre sept par jour et un tous les sept ans, selon la morale en vigueur – ou la vigueur des couples, il y a de quoi mettre en berne toutes les lois générales auxquelles s’accrochent les démographes.