Notre dépendance au consumérisme et sa force de contagion
Nous voyons à la télévision un nouveau téléphone portable, le nôtre n’est soudain plus qu’une vieille relique. On nous vante les lignes d’une nouvelle carrosserie, du coup la voiture qui nous enchantait n’a plus que des défauts. Un nouvel hamburger percé d’un trou nous fait saliver face à l’écran, il faut absolument que nous allions l’essayer, quitte à rajouter son équivalent calories à nos kilos superflus…
Sans publicité, il n’y aurait probablement pas cette folie de la consommation. C’est un état d’esprit qui fait notre hâte à courir les supermarchés ou les échoppes spécialisées. La télévision est sans doute l’une des grandes responsables de la folie de consommation qui s’est emparée du monde, avec son coût gigantesque en dégradation de l’environnement, en décharges surchargées, en dioxine et autres dommages collatéraux.
Que faire face à cette situation ? L’écogénétique humaine propose d’analyser de plus près les mécanismes psychologiques qui font de nous les jouets du système. Pourquoi quelques secondes d’images alléchantes parues sur un écran, ou sur une page de magazine, trouvent-elle en nous un pareil répondant ? C’est parce que nous sommes complices du processus que nous en sommes les victimes. Quels sont donc les éléments qui nous font baisser la garde et laisser s’installer dans nos sensibilités les envies qu’on nous instille ?
Pourquoi, une fois derrière notre chariot, ne pouvons-nous résister aux tentations exposées dans les rayons ? Il est clair que si nous avions assez d’argent, nous nous accorderions encore plus de gadgets et d’ustensiles, vite retrouvés dans les greniers et les décharges une fois que d’autres plus fascinants leur auront pris la place. C’est une frénésie d’allure plutôt névrotique, donc liée à toutes sortes de frustrations, qu’on aperçoit en filigrane derrière ce tableau d’abondance.
La question est simple, mais les mécanismes qui sous-tendent le besoin de consommer sont loin d’être élucidés. Ils tiennent sans doute plus de la psychopathologie que du fonctionnement de notre raison. De mieux les connaître, et de cerner exactement leurs causes, permettra d’attaquer le problème à la base. Connaître la cause d’un faux besoin, et savoir que nous sommes les victimes d’un système qui induit en nous cette fragilité, nous en libère déjà en partie.
Dès que les mécanismes d’une illusion d’optique sont connus, apparaît l’envie de corriger le tir et de ne pas nous laisser tromper plus longtemps. Les satisfactions que nous éprouvons à nous entourer d’objets superflus sont une forme d’illusion. Si nous en comprenons les ressorts en profondeur, la volonté de nous en libérer nous gagnera malgré nous…