Désordres physiologiques, psychologiques et écologiques

Ce sont là les trois grandes classes de désordres que peuvent entraîner les comportements humains.Précisons d’abord la notion de désordre : un désordre se définit obligatoirement par rapport à un ordre, que l’on considère comme normal ou naturel. C’est le cas lorsqu’un système fonctionne en dissipant le moins d’énergie et d’information possible. Lorsque tout correspond à l’ordre biologique naturel dans un organisme, il n’y a en principe ni douleurs, ni pertes d’énergie, ni autodestruction. De même dans un écosystème, l’ordre correspond à un état d’équilibre dynamique où les différentes espèces prospèrent sans provoquer de dommages irréparables aux autres, où il n’y a pas de maladies compromettant cet équilibre, de sorte que celui-ci obéit à des critères de stabilité.

On peut parler de désordre dès que certains critères de fonctionnement ou d’équilibre d’un système s’écartent des valeurs normales et qu’il en résulte des dysfonctionnements, soit que le système se détériore lui-même, soit qu’il ait des effets perturbateurs sur les systèmes qui lui sont associés. Ces deux types de dysfonctionnement sont régulièrement associés, car le fonctionnement du premier système est considéré comme normal précisément lorsqu’il maintient l’état antérieur de l’ensemble des systèmes en interaction.

On remarquera que l’état d’ordre se définit par des règles plus simples, qui garantissent la prévisibilité, alors que l’état de désordre est associé à une multiplication des règles, des valeurs et des inconnaissables, qui rend toute prévision difficile.

C’est en fait l’appartenance à un même écosystème qui veut que les désordres produits par des facteurs de dégradation comptent à la fois des troubles physiologiques, des troubles psychologiques, et des troubles écologiques.

Si l’on considère l’espèce humaine et la biosphère comme un écosystème, il est clair que les critères de désordre prédominent actuellement sur les critères d’ordre. Les différents équilibres observables se dérèglent, il est de plus en plus difficile de prévoir l’évolution du système, on voit apparaître des pathologies, un malaise existentiel général, une complexification toujours croissante des problèmes de survie des espèces et des désordres environnementaux. Ce triple aboutissement laisse penser que notre culture est bien loin des critères d’une culture pro-génétique.