Devenir son propre prédateur
C’est malheureusement ce qui se passe. Les hommes s’entre-tuent cycliquement à un rythme qui dépasse de loin ce que font tous les tigres et les requins. La Première guerre mondiale a tué 9 millions de personnes, et la Seconde 62 millions.
Malgré le cortège de souffrance que représentent de tels conflits, ils sont loin d’avoir une action décisive sur la progression démographique. Le nombre de morts ne représente, dans le pire des cas, qu’un tout petit pourcentage de la population mondiale, autour de 2 %. Le retour de la paix et de conditions de vie plus normales semble au contraire favoriser les naissances, comme ce fut le cas du baby-boom qui commença en France dès 1942.
Autant dire qu’il ne faut pas compter sur les guerres pour résoudre le problème démographique. Ou alors, il faudrait entrevoir un conflit sanglant et généralisé comme il ne s’en est jamais produit. Il est vrai que les 150 passagers du radeau de la Méduse ont fini par s’entre-tuer et s’entre-dévorer, au point qu’il n’y eut que 10 survivants. L’ajustement démographique aux ressources disponibles pourrait impliquer le même rapport de force lors d’un conflit terminal…
Mieux vaut prendre tout de suite les mesures qui pourront éviter la catastrophe. L’homme dispose, contrairement à l’animal, d’une intelligence conceptuelle qui lui permet de se représenter les situations à l’avance et d’éviter les erreurs qui feraient de lui sa propre victime. À nous de faire le nécessaire pour adapter notre instinct de reproduction aux limites de la biosphère.
Sauf que cela nécessite une connaissance plus approfondie des mystères de la sexualité humaine…