Effet pervers
On appelle effets pervers les conséquences négatives généralement involontaires et imprévues que peut entraîner une action quelconque. On peut aussi parler de dommages collatéraux, pour reprendre l’expression inaugurée lors de la guerre d’Irak.
La plupart des inventions humaines ont des effets pervers, pour la simple raison qu’elles s’inscrivent par nature en-dehors des lois naturelles et des équilibres écologiques existants. La réciproque est également vraie : toute dégradation environnementale découle soit d’un accident naturel (éruption, séisme, météorite, explosion solaire…), soit d’une action humaine, car l’homme est en principe la seule créature capable d’actions nouvelles contraires aux lois naturelles qui ont fondé les équilibres écologiques.
Faut-il alors considérer l’homme comme un accident de l’évolution ? Rien de rationnel ne permet d’exclure cette éventualité. Il faudrait se résoudre à mettre en place des limites artificielles interdisant les comportements écodestructeurs, avec toutes les difficultés que représentent des mesures coercitives allant contre des tendances naturelles.
La voie que l’écogénétique humaine se propose d’explorer est fondée sur l’hypothèse contraire : les comportements anti-écologiques proviendraient de désordres entachant le comportement humain. À l’origine des artéfacts nuisibles se trouveraient non pas des aspirations naturelles, mais certains faux besoins induits par des facteurs culturels, biologiques ou autres sources de dévoiement du fonctionnement psychique naturel.
Il faudrait donc mettre en cause un fonctionnement psychique paradoxal (dérogeant aux lois naturelles du psychisme). Sachant que le fonctionnement psychique naturel s’est mis au point au cours de l’évolution dans un contexte d’équilibre écologique, il n’est alors pas étonnant que les inventions humaines telles que nous les connaissons aient systématiquement des effets pervers.
L’expansion démographique serait elle-même un effet pervers de certains artéfacts utiles, comme les soins médicaux et la diminution de la mortalité infantile, ou d’une certaine culture de l’amour et de la sexualité fondée sur le grand leitmotiv du « croissez et multipliez », ou encore d’une surabondance provisoire due à la pétro-agriculture, voire de dérèglements physiologiques induits par une alimentation anti-génétique…