Égocentrisme

Un consumérisme indifférent aux dommages qu’il implique pour l’environnement est l’expression directe de l’égocentrisme. Chacun pense à ses propres avantages, à son confort, à sa nouvelle voiture, à sa future résidence et néglige les conséquences que cela peut avoir à plus long terme et à plus large échelle.

À cet égocentrisme s’oppose la conscience que l’individu devrait éprouver non seulement de la nature, mais également des autres et des générations futures. C’est-à-dire la capacité de se mettre à la place des autres et de ressentir ce qu’ils ressentent : l’empathie.

On croit souvent que l’empathie est une caractéristique spécifiquement humaine. En réalité, on l’observe déjà chez les animaux supérieurs. Il est dès lors raisonnable de postuler qu’elle appartient aussi à la programmation génétique du psychisme humain.

Les lois de l’évolution laissent penser que le fonctionnement normal du psychisme devrait garantir un sain équilibre entre empathie et égocentrisme : la survie d’un groupe dépend en effet de la pondération dont les individus font preuve dans leurs rapports avec les autres. Chacun doit tenir compte du bien-être et de la survie des autres, mais également de sa propre survie. Si chacun ne vise que ses propres avantages, le groupe perd en efficacité et en cohésion. Si les individus négligent de préserver leur situation personnelle, ils prennent des risques exagérés et portent également préjudice au groupe.

Le même équilibre vaut également pour le respect de l’environnement : comme on peut le voir dans certaines sociétés primitives, toute déprédation du milieu naturel est ressentie comme une blessure. Les chasseurs demandent pardon à l’animal d’avoir dû le tuer. Voire à l’arbre qu’ils viennent d’abattre pour construire leur chaumière ou consommer son cœur. L’empathie semble donc contribuer au respect du milieu, en modérant utilement l’inévitable conflit entre les prédations nécessaires à la couverture des besoins vitaux, et la préservation de la nature.

Un comportement non respectueux de l’environnement peut donc être mis en relation avec une dérive de l’équilibre naturel entre empathie et souci de soi. C’est une des tâche de l’écogénétique humaine que d’approfondir les causes profondes de ce déséquilibre et d’en clarifier les effets sur le respect de l’environnement.