Énergies renouvelables

Les énergies renouvelables sont l’un des grands chevaux de bataille de l’écologie. Ce n’est pas tant le fait de perforer la planète comme un gruyère qui doit nous inquiéter, mais la libération de tout le carbone qui était ainsi piégé depuis 300 millions d’années, laissant à l’atmosphère aboutir à l’équilibre où s’est développée la vie telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Il y a eu des périodes où les insectes volants étaient gigantesques, tout simplement parce que la concentration en oxygène était beaucoup plus importante, et que leur métabolisme pouvait alimenter leur musculature avec assez d’énergie. L’équilibre vital et écologique dépend beaucoup plus de l’équilibre de l’atmosphère qu’on ne peut en avoir l’impression, tant les choses sont stables au cours des siècles.

Le pire à l’heure actuelle est évidemment l’émission massive de gaz à effet de serre. Non seulement le CO2 qui sort de nos moteurs que nous croyons modernes – alors qu’ils ne sont qu’une piètre adaptation de la machine à vapeur, mais aussi le méthane que dégagent les intestins des masses d’animaux d’élevage prétendument indispensables à notre métabolisme, puis celui qui risque de se dégager de plus en plus à partir du permafrost ou des fonds marins au fur et à mesure que le climat se réchauffe.

Le pillage des énergies fossiles, au nom de notre besoin de nous déplacer et de tout charrier en long et en travers de la planète avant de le consommer, au nom de nos soi-disant nécessités économiques, ou de nos aspirations touristiques. Un invraisemblable gâchis dont nous ne payons pas seulement le prix au litre de pétrole, mais en dégradations écologiques irréversibles…

Donc tant mieux si nos ingénieurs et inventeurs arrivent à mettre au point des sources d’énergie à faible empreinte écologique, et si nous gouvernants se résolvent à les généraliser, sans céder aux pressions des lobbies pétroliers, gaziers ou schisties. Mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue les limites de ces actions. Le cas des biocarburants est exemplaire. Ce qui est apparu pendant quelques années comme la solution écologique idéale, se révèle une aberration de plus.

Le processus est chaque fois le même : on met en place une nouvelle source d’énergie, tout un imbroglio d’intérêts financier se greffe dessus, et quand on prend conscience des nouveaux inconvénients, on ne sait plus comment faire marche arrière. À cela se superpose la croissance de la consommation, due soit à l’exportation de nos habitudes occidentales aux retardataires, soit à la simple croissance démographique.

Il est indispensable de tout faire pour substituer des énergies renouvelables aux énergies polluantes, la situation est extrêmement critique avec le réchauffement climatique déjà amorcé et les cercles vicieux qui risquent d’aggraver terriblement la situation. Mais il est tout aussi indispensable, à plus long terme, de freiner énergiquement l’expansion démographique.

Toute forme d’énergie restera plus ou moins polluante. Or, pour prendre un exemple : une énergie dix fois moins polluante que le pétrole, utilisée par des consommateurs dix fois plus nombreux comme le seront d’ici peu les nos émules du Tiers-Monde, avec en plus l’augmentation démographique, représenterait plus de dégâts à l’environnement que n’en cause la consommation débridée des Américains et Européens réunis.

Nous devons donc agir sur tous les tableaux : apprendre à économiser l’énergie comme un bien de loin plus précieux que le prix auquel nous la payons, remplacer les sources d’énergie polluantes par des dispositifs aussi respectueux de l’environnement que possible, et inverser la courbe démographique en clarifiant les causes de l’actuelle prolifération de l’espèce humaine…