Il faudrait aujourd’hui dix fois la planête
Le calcul est difficile. On ne peut évidemment donner que des ordres de grandeur. En partant des chiffres du QUID 2001, soit une fois la planète pour 700 millions d’habitants au standing européens, on arrive effectivement à 10 planètes pour les 7 milliards d’humains qui peuplent actuellement le globe.
D’autres estimations sont moins pessimistes, mais elles donnent toutes des chiffres alarmants.
Il faut par surcroît tenir compte de l’augmentation rapide de la population mondiale, qui risque de largement compenser les efforts faits sur le plan du respect de l’environnement. La contribution des pays pauvres va être particulièrement lourde : à des taux de fécondité démesurés (jusqu’à 7 enfants par femme !) va s’ajouter la diminution de la mortalité infantile et l’accroissement de l’espérance de vie. Nous sommes très loin de la stabilisation de la population escomptée par les démographes les plus optimistes.
Aucun doute donc sur le fait que la planète va être sujette à une surexploitation dramatique, si l’on ne prend pas au plus vite des mesures de limitation des taux de naissance. Or, des mesures coercitives sont impensables. La seule formule qui ait des chances de passer serait de découvrir les mécanismes de régulation de la fréquence des fécondations. Et ces mécanismes impliquent nécessairement le fonctionnement psychosexuel des individus, qui dépend lui-même de facteurs culturels.
En d’autres termes, la planète est directement menacée par le dispositif de sexualité généré par notre culture. C’est de ce côté qu’il faut creuser pour débusquer les causes d’une fécondité excessive, ou les moyens de limiter cette fécondité sans créer de frustrations insupportables.