La démographie galopante

Comme un cheval qui s’emballe, la population mondiale prolifère depuis des siècles (voir ici) et court à sa perte sans que nul ne sache comment tirer sur le mors. Malthus prévoyait déjà une croissance exponentielle qui, moins de deux cents ans plus tard, allait effectivement menacer la planète. Naïvement, il comptait sur le bon sens des individus et sur une volonté partagée de limiter les naissances. Malgré tous les contraceptifs actuellement sur le marché, et malgré un léger ralentissement dans certains pays d’Europe, la courbe continue de s’envoler.
On attribue généralement cette explosion aux bienfaits du progrès industriel et de la médecine : diminution de la mortalité infantile, allongement de la durée de vie, abondance alimentaire, sentiment de sécurité dû aux progrès politiques. Il saute pourtant aux yeux, d’après les estimations des démographes, que l’exponentielle s’amorce beaucoup plus tôt, déjà dans l’Antiquité.

Il n’est pas aisé de comprendre les causes réelles de cette situation. Le nombre des facteurs en cause, positifs ou négatifs, est énorme, les théories sont loin d’être convergentes. Comment prévoir l’avenir maintenant que les ressources alimentaires vont être dépassées. Certains démographes misent sur l’hypothèse dite de la « transition démographique », amenant les populations mieux nanties à moins se reproduire. Nul ne sait où est la vérité.

Mais là n’est pas le propos. Il ne s’agit pas aujourd’hui de ralentir l’accroissement naturel des populations. Il s’agit de ramener l’occupation de la planète à un chiffre raisonnable, ce qui est de loin plus difficile. Nous devons pour cela prendre ne considération tous les facteurs influençant la natalité. Or, la fréquence des fécondations est directement liée aux comportements sexuels.

Il est donc impératif de mener des recherches sur le rapport entre sexualité et démographie. Quelques travaux ont déjà été entrepris dans ce sens. Ils se sont toutefois limités à établir des statistiques entre le nombre de coïts et les différentes conditions de vie, comme le mariage, les périodes prémaritales, l’âge des premiers rapports, etc.

L’essentiel n’a jusqu’ici pas été abordé : le rapport entre dispositif de sexualité et taux de fécondation. Dans quelle mesure les comportements sexuels tels qu’on peut les observer correspondent-ils aux potentialités naturelles de l’être humain ? Dans quelle mesure sont-ils dévoyés par l’effet de la culture de sorte qu’ils augmenteraient anormalement la fréquence des fécondations ?

Les pulsions amoureuses sont, comme tout instinct, programmées génétiquement. Sous l’effet de l’éducation ou d’autres contraintes psychosociologiques, elles peuvent prendre des formes plus ou moins déviées. il faut impérativement examiner dans quelle mesure notre culture et notre morale (ou d’autres cultures et d’autres morales) peuvent avoir des répercussions sur la sexualité et accroître la fréquence des fécondations au-delà de ce que voudrait la nature, ou au-delà de ce que peut supporter la biosphère.

Cette question précède logiquement toutes les autres. C’est paradoxalement la seule que la recherche scientifique n’ait pas encore prise dans le collimateur. Sans doute parce qu’elle dérange. À l’écogénétique humaine de combler la lacune…

Pour vous convaincre de l’urgence de la situation, lancez un oeil à ce rapport de l’OTAN, qui se veut pourtant optimiste comme le sont par essence les tenants du développement industriel : >>>