L’exporter dans les pays du Tier-Monde
Avec les médias dont nous disposons aujourd’hui, tout ce qui représente la facilité et le luxe s’exporte à la vitesse de la lumière jusque dans les derniers recoins du globe. Le phénomène va encore s’accélérer avec la pénétration de la télévision et d’internet dans les couches les plus profondes de la population. Qui ne rêverait pas de belles voitures, d’électroménager dernier cri, d’ordinateurs plus performants, et de mille autres sources de pollution lorsque la publicité directe et indirecte (celle que font les films de fiction autant que les documentaires) nous allèche jour après jour avec ses incoercibles appâts ?
il faut compter avec une élévation de plus en plus rapide du niveau de vie de l’individu moyen sur l’ensemble de la planète. Jusqu’à ce qu’il y ait saturation, diront les plus optimistes. C’est-à-dire jusqu’à ce que tous les pauvres soient pourvus de l’indispensable, pour ne pas dire du superflu… Les plus objectifs feront au contraire remarquer que la planète sera déplumée avant que le dixième de l’humanité ne soit arrivé au standing décent minimal…
Il est bien clair que nous allons droit dans le mur.
Plutôt que de parler d’exportation de mode de vie, il faudrait dire : contamination. Tout comme on parle d’une maladie qu’il faut soigner et prévenir. Mais le virus du progrès ne connaît pas de remède. Rien ne peut freiner l’envie d’avoir ce qui fait envie, ni l’envie d’avoir plus qu’hier, ni l’envie d’avoir plus que l’autre, ni l’envie d’avoir envie… Et ces envies, à l’échelle planétaire, provoquent une ascension vertigineuse de la consommation et des déprédations des ressources.
Où se cacherait un dernier espoir d’enrayer sérieusement la mécanique ? En toute logique, il faut agir sur trois points : chercher tous les moyens pour limiter le pillage des ressources ; chercher les causes psychologiques de ces envies qui nous condamnent et de leur contagiosité ; chercher les causes de l’explosion démographique.
Les deux premiers créneaux ne suffiront manifestement pas : chaque fois que l’on arrive à mieux ménager les ressources, on œuvre paradoxalement pour la multiplication des consommateurs. Plus il y a à manger, plus les populations peuvent s’accroître en nombre. C’est donc une course sans fin. Plus exactement : une course dont la fin sera celle de l’humanité et de la biodiversité…
La seule issue possible reste la limitation des naissances. Ou l’extermination massive si l’instinct de survie prend le pas sur la raison. À nous de choisir…