Outils, techniques et armes

C’est l’une des grandes fiertés de l’homme que d’avoir inventé l’outil. Les éthologues ont certes démontré que les primates les plus évolués en utilisent déjà quelques uns, par exemple des cailloux bien choisis pour casser des noix ou des tiges de bois émondées pour pêcher des termites.Paradoxalement, les réalisations dont on peut être le plus fiers en tant que tours de passe-passe technologiques, comme les bulldozers, les tankers, les stations offshore, les centrales nucléaires, représentent des catastrophes écologiques, réelles ou potentielles. Même les ustensiles plus courants comme les réfrigérateurs, l’électroménager, l’électronique, les emballages, ne sont pas sans conséquences graves sur l’environnement. Cette fierté devrait plutôt faire place à une certaine méfiance.

L’homme a certes inventé les machines les plus sophistiquées, mais il lui manque le réflexe de prudence nécessaire pour éviter les conséquences environnementales de leur utilisation. Les ouvertures écologiques de ces dernières décennies vont certes dans le bon sens, bien que les mesures attendues des industriels tiennent souvent davantage des belles promesses que de réalisation concrètes. Le marchandage des points carbone, le démontage des centrales et sous-marins nucléaires, les projets d’extraction du méthane en sont des exemples criants. Les efforts au niveau des consommateurs restent eux aussi très insuffisants, et sont loin de désarmer les intérêts des grands lobbies.

Le désastre écologique ne s’évitera qu’au prix d’une prise de conscience beaucoup plus profonde.