Quant à ses raisons et ses conséquences

L’inventivité et l’imagination de l’homme lui permettent d’improviser toutes sortes de comportements et d’artifices plus ou moins éloignés des valeurs naturelles, quitte à porter parfois gravement préjudice à l’environnement.

Certaines de ces innovations répondent à des besoins fondamentaux. Il est alors difficile de s’en passer sans créer de réelles frustrations. Il reste à chercher des aménagements pro-écologiques de manière à limiter leurs effets nocifs. C’est par exemple le cas de besoins alimentaires de base, du besoin en eau, du besoin de chaleur, auxquels certaines technologies plus écologiques permettent de répondre moyennant une empreinte écologique moindre : agriculture biologique,

D’autres peuvent au contraire relever de besoins illusoires, induits par toutes sortes de facteurs contingents, comme la publicité, des traditions irrationnelles, de mauvaises habitudes, etc. L’individu ne ferait que gagner à s’en débarrasser, cela d’autant plus facilement qu’il aura pris conscience de l’inanité de ses exigences. Tel est le cas des emballages de plastique, des kilomètres inutiles en voiture, du renouvellement prématuré des appareils ménagers, des peintures toxiques, des méthodes agricoles irréfléchies, du gaspillage d’énergie, du déboisement, etc.

Il y a fort à parier que le renoncement aux faux besoins suffirait à enrayer définitivement la spirale descendante. Mais comment faire pour que les individus prennent conscience de l’inanité de ces besoins, et décident de s’en défaire ? C’est là un pari plus difficile encore, car il ne suffit pas de dire à un drogué que la drogue lui fait du mal et nuit indirectement à son entourage pour qu’il décide de s’arrêter. Il lui faut une prise de conscience beaucoup plus profonde de tous les tenants et aboutissants de sa dépendance.

Il en ira certainement de même pour l’ensemble de l’humanité face au drame environnemental : une prise de conscience non seulement des conséquences des comportements anti-écologiques, mais de l’inanité des faux besoins qui les entretiennent, et plus encore de l’origine de ces faux besoins, pourra changer les choses.

On trouve beaucoup plus facilement la motivation au changement lorsque que l’on se sait en proie à une illusion, une erreur pour laquelle personne ne serait à blâmer.