Rétroactions imprévues

Lorsqu’existe un équilibre entre plusieurs éléments, le fait d’agir sur un élément amène automatiquement des réactions des autres éléments en équilibre, qui vont à l’encontre de l’effet désiré.

Exemple : on répand un insecticide afin d’éradiquer les moustiques dans une ville. La diminution du nombre de moustiques provoque un affaiblissement de leurs prédateurs, qui n’arrivent plus à se reproduire. La raréfaction des prédateurs fait dans un deuxième temps que les moustiques restants se reproduisent beaucoup plus facilement. Le résultat final est que les moustiques se sont paradoxalement multipliés sous l’effet de l’insecticide. Si l’on répète l’opération, ils finissent par s’y adapter, le produit devient inefficace, et les oiseaux se retrouvent intoxiqués.

Ce type de phénomène apparaît fréquemment lorsqu’on prend des mesures visant à éradiquer des désordres écologiques. On agit sur un symptôme sans prévoir les rétroactions qui peuvent se solder par encore davantage de dégâts.

Afin d’éviter ce type de mauvaises surprises, il n’y a qu’une solution : agir sur les causes. Lorsque les moustiques envahissent une zone habitée, il faut chercher quelles erreurs humaines ont pu provoquer leur prolifération : eaux usées stagnantes, bitume retenant les flaques après la pluie, pneus constituant des poches d’eau où les larves se multiplient, destruction des oiseaux par les rats ou les chats, etc.

Si l’on corrige ces erreurs de premier niveau, le symptôme disparaît sans que l’on ait besoin d’agir directement sur lui, et sans les effets secondaires qu’entraîne toute action de destruction. La règle est valable pour tous les désordres écologiques ou physiologiques : pour éviter les effets pervers et les cercles vicieux, il faut agir sur les causes premières.

Comme l’enseignait Hippocrate : rechercher la cause des causes…