Rien ne garantie que le désastre écologique puisse être enrayé

La réversibilité d’un désordre n’est pas une chose certaine. L’extinction d’une espèce est généralement irréversible : les dinosaures, après l’impact de la météorite tombée dans le golfe du Mexique il y a 65 millions d’années, ont définitivement disparu. Les crocodiles et les tortues sont les seuls reptiles qui aient survécu au changement d’environnement, laissant l’évolution prendre un chemin différent, avec la suprématie des mammifères puis tout récemment celle de l’homme.

Les dommages causés au milieu naturel par les activités humaines, bien qu’apparemment moins brutaux, pourraient bien ne pas être réversibles non plus. Le trou dans la couche d’ozone semble lentement se résorber depuis l’interdiction des CFC, mais un nouveau record s’est produit au-dessus de l’Arctique, jusque-là relativement épargné, dans l’hiver 2010–2011 ; on compte qu’il faudra une cinquantaine d’années pour retrouver la situation antérieure, et rien ne garantit que l’industrie ne produise pas de nouvelles substances détruisant l’ozone. Le réchauffement climatique risque de provoquer la dispersion du méthane retenu sous les fonds océaniques et dans le permafrost : l’effet de serre pourrait en être affecté et la hausse des températures provoquer la disparition définitive de nombreuses espèces ; on ne voit pas comment le méthane libéré irait à nouveau se faire piéger. De nombreuses nappes phréatiques utilisées pour les cultures remontent à des temps immémoriaux et, une fois épuisées, ne se reconstitueront pas.

il est urgent de tout mettre en ouvre pour stopper au plus vite la débâcle, avant qu’elle n’en arrive à l’irréversible. Cela nécessite, il est vrai, un degré de conscience et de responsabilisation dont ne dispose pas pour l’heure l’essentiel de l’humanité, au vu de l’irrationnel des comportements consuméristes qui ne cessent de gagner en force et en nombre.

L’écogénétique humaine vise précisément à remonter aux causes premières des comportements nuisibles à l’environnement et à déchiffrer les mécanismes psychologiques et psychopathologiques qui en sont responsables. Elle nous apporte ainsi un espoir nouveau d’enrayer la mécanique infernale dont nous sommes à la fois les artisans et les victimes.