Voir demain notre planête complètement exsangue

Nous avons déjà un certain nombre d’avant-goûts de ce qui pourrait rester des surfaces verdoyantes d’herbes, frémissantes de forêts, ou ondulantes de blondes céréales si l’exponentielle démographique ne connaît pas un rapide point d’inflexion…

Premier coup d’oeil, lorsque nous gaspillons du kérosène pour nous élever à quelques kilomètres d’altitude au nom des affaires ou du tourisme : la surface du sol est découpée en petit carrés, rectangles, triangles et trapèzes qui nous font prendre conscience de l’exploitation des ressources. Le paysage est complètement morcelé, sur des surfaces gigantesques. Sachant que les cultures intensives se termineront un jour ou l’autre par l’érosion des sols, l’assèchement des nappes phréatiques et la désertification, on peut déjà se faire une petite idée du futur de l’humus.

La vitesse de déforestation est telle que, d’ici quelques décennies, il ne restera rien de la plupart des forêts pluviales. L’acculturation des régions sous-développées, avec les exigences de confort et de standing qui en découlent, ne manquera pas d’intensifier l’exploitation du bois, ou le remplacement des forêts par des cultures intensives. La croissance démographique ne peut qu’aggraver le processus.

Les émissions de CO2, en croissance malgré tous les efforts entrepris, nous promettent un réchauffement climatique dont les conséquences apparaissent déjà sous forme de fonte massives des glaces polaires et des glaciers, d’ouragans sans précédents, d’inondations là où il y a trop d’eau, de sécheresses dans les régions arides, de perte irréversible de la biodiversité. Donc diminution générale des ressources, et pression d’exploitation augmentée sur les régions encore épargnées.

Nous en sommes déjà là, alors qu’il n’y a qu’un petit milliard d’individus suffisamment nantis pour pouvoir polluer sérieusement. Qu’en sera-il lorsque plus de dix milliards d’individus auront à leur tour dépassé le seuil de pauvreté pour entrer dans la ronde hallucinogène du consumérisme ?

Il ne faudra que quelques décennies ou générations pour que ce qui reste de la planète soit définitivement pelé et tondu. À moins que l’humanité ne décide par miracle de ne plus se multiplier à gogo…