L’Agroforesterie progénétique

Nos menus quotidiens sont basés essentiellement sur les céréales, la viande et les produits laitiers, cela depuis des temps immémoriaux.

Demeter : pour le bonheur ou le malheur des hommes ?

Quel que soit le culte que lui rend la mythologie, la culture des céréales est une cause majeure de dégradation de la planète. Déjà les premières cultures sur brûlis inauguraient le cycle « déforestation ? culture ? pâturage ? désertification », qui eut raison de nombreuses régions fertiles et verdoyantes. En Mésopotamie, les Sumériens, grands cultivateurs de blé, laissaient derrière eux d’immenses étendues caillouteuses parsemées de rares oasis ; en Amérique centrale, les sols épuisés par le maïs entraînaient des guerres de plus en plus meurtrières jusqu’à la disparition des Mayas. Ces processus destructeurs connaissent une explosion catastrophique avec l’agriculture moderne et ses monocultures saturées de pesticides et d’engrais chimiques.

La viande et le lait : des dégâts incommensurables…

La production de viande et de lait est également dévastatrice. Il faut 50 à 100 fois plus de surface pour un kilogramme de bœuf que pour un kilogramme de carottes. ; ce même kilogramme de bœuf nécessite 13 à 20 tonnes d’eau, 160 fois plus qu’un kilogramme de pommes de terre. La production de protéines animales monopolise des surfaces gigantesques : plus de la moitié des cultures sont actuellement sacrifiées pour l’alimentation du bétail !

L’élevage est l’une des principales causes de dégradation de l’environnement : déforestations massives, grosse consommation de céréales, gaz à effet de serre, acidification des forêts,, pollution des eaux par les nitrates, eutrophisation de l’océan, etc. La consommation mondiale de viande a été multipliée par cinq en un demi-siècle, par deux dans les deux dernières décennies. La mondialisation de l’alimentation occidentale ne pourra qu’aggraver la situation…

Reste la fuite ? L’exoplanète la plus proche est à 600 années-lumière, et on ne sait pas si elle est habitable ou peuplée de dinosaures… autant sauver ce qui reste de notre pauvre Terre !

Et si l’écogénétique humaine détenait la solution ?

Le programme d’exploitation agricole dépend directement des exigences alimentaires humaines. L’alimentation courante a par ailleurs de nombreux effets nocifs sur la santé. La question numéro 1 est donc de savoir quel type d’alimentation serait conforme aux données génétiques de l’organisme humain.

La tradition n’est pas une référence fiable : de nombreuses préparations culinaires remontant à des millénaires ont vu leur nocivité démontrée scientifiquement, notamment les fritures et les grillades, causes majeures de cancers et de maladies cardiovasculaires. Et qu’en est-il du reste de nos habitudes de table : où passe la limite entre nos vrais besoins et nos faux besoins ?

Nos cousins les plus proches, les bonobos et les chimpanzés, se nourrissent pour quelque deux tiers de fruits, un quart de verdures et de racines, et un douzième de protéines animales ou végétales. Aucun de ces primates ne consomme de céréales ni de produits laitiers, et ils ne chassent que très occasionnellement. Leur génome est extrêmement proche du nôtre, il est donc très probable qu’une alimentation adaptée à la génétique humaine soit proche de celle de ces primates.

Le recours systématique aux produits céréaliers, laitiers et carnés traduirait-il une évolution du génome humain ? Ou n’est-il qu’une dérive contre nature, en contradiction avec nos potentialités génétiques ? En d’autres termes : que serait une alimentation pro-génétique, et quel seraient ses effets sur l’environnement ?

Les monocultures feraient place à une « agroforesterie pro-génétique », réunissant les arbres et plantes sauvages ou cultivés conformes aux besoins innés de l’organisme humain. On y trouverait en symbiose de nombreuses variétés d’arbres fruitiers, abritant des buissons à baies comestibles, des plantes maraîchères, des herbages pour les volailles et petits ruminants, des ruchers pour la pollinisation et le miel, ainsi que des étangs pour la biodiversité et l’équilibre hydrologique. Les cultures pourraient être groupées suivant les associations végétales et animales les plus favorables, évitant les maladies et les traitements chimiques, dans les règles de la culture biologique et biodynamique, voire de la permaculture.

Toutes les zones cultivées seraient arborisées, les quelques céréales ou plantes fourragères encore nécessaires pousseraient sous les arbres. Ainsi seraient évités pratiquement tous les sévices de l’agriculture actuelle, du point de vue de la régulation des eaux et des vents, de l’érosion, de la fumure, de la vie du sol, etc. Le tableau serait idyllique du point de vue esthétique et cadre de vie : arbres en fleurs au printemps, prairies verdoyantes, animaux domestiques… Le bois des arbres fruitiers en fin de production constituerait une importante capture de carbone et une source massive de matériaux de construction non polluants et d’énergie renouvelable. Sans compter les branches provenant de la taille ou du remplacement des arbres trop vieux, qui fournirait un mulch important et, mieux encore, les petits rameaux utilisés dans la technique révolutionnaire du BRF (bois raméal fragmenté), qui garantit un enrichissement optimal de la flore bactérienne des sols (bactéries et champignons microscopiques) dont dépend directement la fertilité et la survie de l’humus.

La question numéro 2 est alors de savoir si l’on obtiendrait des rendements en calories, protéines et autres nutriments permettant de nourrir les populations comme sont censés le faire les monocultures céréalières et l’élevage intensif. L’enjeu est double, et pas nécessairement contradictoire : d’une part le rendement immédiat, d’autre part la sauvegarde de l’humus à long terme.

Une solution fondamentale contre la famine dans le monde ?

L’écogénétique humaine propose l’expérience d’une telle « agroforesterie progénétique » à tous les cultivateurs, professionnels ou amateurs, ingénieurs agronomes ou écologistes qu’elle pourrait intéresser. Un faisceau de données empiriques fiables est indispensable pour planifier l’avenir possible de l’agriculture, de l’humanité et de l’écosystème planétaire. La confrontation des chiffres provenant de différents types de production est indispensable pour tirer des conclusions pertinentes.

Cela permettra de savoir si une alimentation plus proche de nos données génétiques serait concrètement applicable, du point de vue des réserves en humus et en eau, ainsi que des apports nutritionnels et des coûts de production, et quels seraient ses avantages en termes de santé publique et d’environnement. Il ne s’agit pas de convertir d’emblée les populations à une forme d’alimentation naturelle, mais de SAVOIR quels sont les enjeux en cause. Un progrès des connaissances pourrait amorcer une prise de conscience générale, plus facile à l’ère d’Internet, et contribuer à rétablir l’équilibre écologique planétaire.

L’Association pour l’Écogénétique Humaine conduira elle-même une expérience-pilote qui pourra servir de modèle nutritionnel et agricole. Elle aura pour tâche la collecte des données sur le terrain, le soutien pédagogique et financier aux autres expérimentateurs, le regroupement des données, la redistribution des informations, le conseil et le partage des expériences.

Si vous vous intéressez à participer ou à apporter votre soutien à une expérience d’agroforesterie progénétique : cliquez ici !